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Présentation de la commune de Saint-Jean-de-Liversay (les bords de Sèvre)
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Jean-de-Liversay
Historique
Un territoire occupé dès l'Antiquité
Plusieurs vestiges d'époque préhistorique ont été mis à jour sur le territoire communal, notamment à Choupeau et à la butte des Moindreaux, point culminant à la frontière sud de la commune, où un tumulus a été localisé. Saint-Jean-de-Liversay tiendrait son nom, outre du nom du saint patron de la paroisse (saint Jean-Baptiste), de celui d'un propriétaire de l'époque romaine appelé Eberius, mot déformé en Ibersius, puis Ibersius et enfin Iversay (le suffixe "ay" indiquant un lieu ou une résidence). En 1841, au 10-12 rue du Docteur Quoy (maison du docteur Quoy), a été mis au jour un groupe sculpté estimé de la première moitié du IVe siècle après Jésus-Christ (avec des pièces de monnaie de la fin du IIIe siècle). Haut de 69 centimètres, en pierre calcaire, il représente deux hommes géminés nus (ou dioscures), l'un tenant une corne, l'autre donnant à boire à un chien. La sculpture est, depuis sa découverte, conservée au Musée d'Orbigny-Bernon de La Rochelle.
Par ailleurs, à l'époque romaine, le territoire de Saint-Jean-de-Liversa était traversé du nord au sud par la route de Saumur à Saintes, surnommée "chemin de Charlemagne". Son linéaire est encore repérable dans le paysage actuel. Au nord, il traversait (à gué ou en bateau) la Sèvre Niortaise un peu à l'ouest de la Bonde des Jourdain pour aboutir probablement vers la Marnerie. La portion de digue entre cette ferme et le hameau de Thairé-le-Fagnoux reprendrait ensuite son itinéraire. Retrouvant alors la terre ferme, le chemin continuait vers le sud selon une ligne presque droite, suivant d'abord l'actuelle route D 109E1 de Thairé-le-Fagnoux au bourg, puis, à partir des Noues, la route secondaire qui file vers le Terrier Quoy, le Moulin du Vignaud et Bellevue. Là, la route D115 actuelle reprend son itinéraire, en passant par Plaisance et le Pontreau, jusqu'à la butte des Moindreaux. En 1497 encore, ce "passage et rivage de Thairé" sera mentionné parmi les biens affermés du comté de Benon. En 1665, il existait une hôtellerie à Thairé-le-Fagnoux, sans doute pour accueillir les voyageurs empruntant encore cet antique itinéraire.
Des terres et des marais convoités au Moyen Âge
Au Moyen Âge, ce territoire surplombant les marais des environs, le plus souvent inondés, est investi par les différentes autorités seigneuriales de la région. Une motte féodale est à l'origine du lieu-dit la Motte et le siège d'une seigneurie appelée la Motte Fraigneau. Claude Masse en mentionne encore les vestiges sur sa carte de la région en 1720. L'essentiel de la terre de Saint-Jean-de-Liversay relève jusqu'à la Révolution de la baronnie de Courçon et Nuaillé-d'Aunis (détenue au XVIIIe siècle par la famille Le Mastin). Plusieurs petites seigneuries se détachent toutefois : l'Angle Giraud, le Courseau... En 1157, le roi d'Angleterre, duc d'Aquitaine par son mariage avec Aliénor, concède la villa Cadupellis ou île et marais de Choupeau aux religieux de l'abbaye de Luçon, à condition de ne bâtir aucune habitation sur le chemin qui mène au Gué-d'Alleré, afin de ne pas gêner son passage lorsqu'il ira à la chasse. Cette donation est complétée par une autre, en 1233, cette fois par Savary de Mauléon. Ainsi constituée, la seigneurie de Choupeau recouvre une petite moitié nord de la paroisse, au nord de Choupeau et du Vanneau, jusqu'à Thairé-le-Fagnoux et à la Sèvre Niortaise. Siégeant au Logis seigneurial de Choupeau, cette seigneurie appartient jusqu'à la Révolution à l'évêque de Luçon (l'abbaye est érigée en siège d'évêché en 1317).
Bien qu'encore incultes et envahis par l'eau et la végétation, les marais des environs suscitent déjà les convoitises. Le 11 juillet 1301, le roi Philippe le Bel procède à un échange de biens en Aunis contre la terre et seigneurie de Rochefort. Cet acte mentionne le "droit le roi" sur "les marais derrière Chopeas", le "droit de Chopeas" sur "les escluses et écluseas que l'on apelet vulgairement les Marès le Roy", ainsi que plusieurs autres lieux-dits dont "Tairé" et "la Marnairie". Le 9 février 1303, les religieux de Luçon s'entendent avec Guillaume Lescuyer, représentant du roi, au sujet de leur droit de "cueillir rouche et la faire porter à l'usage de leur maison de Chouppeau, et y mettre paître leurs bêtes". Entendant lui aussi profiter des marais et des terres hautes qui les surplombent, le monastère Saint-Gilles de Surgères fonde sur l'îlot de Cigogne un prieuré, mentionné en 1326.
Dans la seconde moitié du XVIe siècle, pendant les guerres de Religion, Saint-Jean-de-Liversay voit passer et repasser les troupes catholiques et protestantes qui s'affrontent dans la région, notamment pour le contrôle de Marans. En 1588, le roi de Navarre, futur Henri IV, fait cantonner sur le territoire de la paroisse un régiment de cavalerie légère pour servir de corps d'observation. Les destructions commises à cette époque aboutissent, entre autres, à celle d'une partie de l'église. Comme toute la région, Saint-Jean-de-Liversay et ses marais sortent en ruines de ces conflits.
Les bouleversements des dessèchements de marais au XVIIe siècle
Au milieu du XVIIe siècle, le potentiel de ces marais attire toutefois de riches investisseurs. Les dessèchements qu'ils engagent alors vont bouleverser la géographie, les paysages et la vie économique et sociale de Saint-Jean-de-Liversay comme des paroisses voisines. Pour ce faire, ils commencent par solliciter l'évêque de Luçon pour obtenir ses marais qu'il est désormais incapable lui-même de dessécher, faute de ressources financières suffisantes au lendemain des guerres. En 1640, l'évêque accorde ainsi ses marais de Choupeau à Jean Tuffet, marchand de La Rochelle, et Thomas Le Secq, notable parisien, mais cette première tentative échoue. Le 18 décembre 1652, c'est finalement René Sochet de Gontry, lieutenant au gouvernement de Fontenay-le-Comte, qui reprend à son compte, pour lui et ses associés, les marais de Choupeau, en échange d'avantages en argent et en nature octroyés à l'évêque (dont la possession de fermes ou cabanes de marais desséchés, la cabane de l'Evêque et la Fagnouse). En 1657, les associés pour le dessèchement des marais de Choupeau s'associent à ceux des marais de Benon, d'une part, de Taugon et La Ronde, d'autre part, pour constituer la Société des marais desséchés de Taugon, La Ronde, Choupeau et Benon. C'est elle qui, dès lors, mène des travaux pharaoniques pour mettre en valeur lesdits marais, élever la digue le long de la Sèvre Niortaise, et creuser des centaines de kilomètres de canaux et de fossés, dont le canal de la Banche. Encore aujourd'hui, ce syndicat des marais est chargé de l'entretien de ces ouvrages dont il est le propriétaire
De ces travaux naissent donc de nouveaux paysages et une nouvelle géographie qui apparaissent sur la carte de la région par Claude Masse en 1720. Au pied des terres hautes cultivées s'étendent désormais les vastes marais desséchés, traversés de canaux et ponctués par les bâtiments des fermes ou cabanes chargées de les exploiter pour le compte des riches propriétaires qui les possèdent. Au-delà des digues, les marais mouillés, "presque toujours inondés", sont encore couverts de vase, de roseaux et de bois. Les marais inondables au pied des terres hautes de Sourdon, Luché et la Motte sont toutefois déjà exploités à l'aide d'un labyrinthe de fossés qui délimitent d'aussi nombreuses et petites parcelles.
Une paroisse entre terres hautes et marais au XVIIIe siècle
De rares habitations sont indiquées par la carte de Claude Masse sur les bords de la Sèvre Niortaise. Ceux qui les occupent sont de modestes pêcheurs, dont certains exploitent les écluses ou pêcheries qui interrompent partiellement, de temps à autres, le cours du fleuve (à l'Eperon ou Pronne, au Colombier et à l'écluse Neuve). Le droit de pêche leur est concédé par les seigneurs, c'est-à-dire, pour la rive gauche, l'évêque de Maillezais puis La Rochelle, au nom de sa seigneurie de Taugon, et celui de Luçon, pour sa seigneurie de Choupeau ; pour la rive droite, l'abbesse de Saintes, dame de Vix ; et enfin sur les deux rives à l'ouest de la Bonde des Jourdain, le comte de Marans. Régulièrement, par exemple en 1735, ces seigneurs se disputent le droit de pêche dans la Sèvre, les limites de leurs seigneuries n'étant pas toujours bien définies ou respectées par eux-mêmes ou leurs fermiers.
Quant aux terres hautes, sur lesquelles l'essentiel de l'habitat continue à se concentrer, Claude Masse y indique de vastes terres cultivées en céréales ainsi que des vignes au sud du bourg et sur le plateau au sud de Sourdon et de Luché. De nombreux moulins à vent permettent de transformer les blés en farine, en utilisant la force du vent, importante sur ces hauteurs : moulins de Thairé et des Minimes, de l'Angle Giraud, de Choupeau (à l'entrée nord-est du bourg actuel), de la Goronnière, du Bief près de Luché, de Sourdon... Habitant le bourg, les hameaux et les fermes, les paysans descendent dans les marais pour les exploiter. Ceux du hameau de Choupeau ont le privilège de disposer d'un marais communal qui leur a été octroyé par l'évêque de Luçon et la Société des marais desséchés à la faveur de l'accord passé entre eux pour le dessèchement des marais en 1652. Ce marais communal s'étend au nord-est et au sud du hameau. En 1776, il est divisé en deux parties : au nord-est, le grand communal, adossé à l'actuelle route D109 depuis le Pont Batard, sera consacré au gros bétail, le petit communal, au sud, vers le Grand Grison, étant réservé aux petits animaux. En 1813, pour remplacer d'antiques sentiers qui traversaient ces marais, le "chemin du Purgatoire" (actuelle route D1909) sera construit le long du grand communal. Ces différentes ressources permettent à la paroisse de vivre une relative prospérité, surtout dans les marais desséchés. En 1789-1790, elle compte 550 feux et 1986 habitants, contre 303 feux seulement en 1709, 503 en 1737.
A la Révolution, la commune qui succède à la paroisse en reprend les limites mais aussi celles, au nord-est, de la seigneurie de Choupeau, à l'exception de la cabane du Pont Batard qui est réunie à Taugon, quand celle de l'Ormeau, un temps incorporée à Taugon, rejoint finalement Saint-Jean-de-Liversay. Le curé constitutionnel Pierre Joseph Albert, nommé en 1791, reste en place jusqu'en 1806, alors que l'ancien vicaire réfractaire, Alexis Michot sera fusillé à Saint-Malo en 1793 pour avoir participé au soulèvement vendéen. Alors que la commune prend le nom plus laïque de Liversay, un de ses enfants, Henri Allard, né en 1776, devient aide de camp du chef vendéen La Rochejaquelein. Si plusieurs cabanes de marais desséchés sont saisies et vendues comme biens nationaux, la plupart restent aux mains de leurs riches propriétaires qui n'habitent pas la commune mais en tirent les bénéfices.
L'essor agricole et commercial du XIXe siècle et de la première moitié du XXe
Toutefois, plusieurs familles de notables de la paroisse prennent les rênes de la commune au cours de la première moitié du XIXe siècle, à l'image de Nicolas Gaucher, de Luché, premier maire de 1793 à 1794, ou Jean Etien, maire de 1810 à 1816 puis de 1819 à 1826 et de 1830 à 1837, auquel succède son fils Louis Etien de 1837 à 1870. Parmi les notables de la commune, figurent aussi les membres, directs ou alliés, de la famille Quoy, dont le fameux docteur Quoy, médecin militaire et scientifique. Peu à peu, au cours du 19e siècle, la plupart des grands propriétaires se défont de leurs cabanes, dispersées aux enchères au profit des cultivateurs locaux les plus riches. Globalement, le niveau de vie augmente, notamment sous le second Empire, ce qui se manifeste par la (re)construction de nombreuses habitations, plus grandes et plus confortables. La commune compte 1803 habitants en 1806, 2121 en 1826, 2423 (son maximum) en 1861. En 1859, on dénombre 675 maisons et encore 15 moulins à vent, tous appelés toutefois à cesser bientôt leurs activités.
L'essor concerne aussi, certes dans une moindre mesure, les marais mouillés où l'évacuation de l'eau est facilitée par le creusement des canaux de redressement de la Sèvre Niortaise, en amont (canal du Sablon), en aval (canal de Pomère) comme sur le territoire même de la commune (canal de Digolet en 1891). A leur tour, les marais mouillés de la Sèvre se couvrent de parcelles plus ou moins grandes, délimitées par des haies et des fossés et vouées majoritairement à l'élevage. En 1844-1845, le marais communal de Choupeau est divisé en lots attribués régulièrement aux habitants du hameau, qui peuvent ainsi le cultiver. Le lait récolté dans les fermes des marais, à Saint-Jean-de-Liversay et dans tous les environs, alimente à partir de 1890 une des laiteries coopératives les plus importantes de l'Aunis. Sur les terres hautes, la viticulture fait des progrès. Elle couvre 305 hectares en 1859. Si la crise du phylloxéra met un coup d'arrêt à ce développement, le vignoble se reconstitue partiellement et fait les beaux jours, au début du XXe siècle, de négociants, comme les Gendron à Luché, et de fermes viticoles comme Fombrune. Illustrant, comme la laiterie, l'essor du mouvement coopératiste dans la région, une distillerie coopérative est fondée en 1893. A noter aussi la construction en 1891, par René Falour, d'un four à chaux entre Maison Neuve et Sourdon, agrandi en 1908 puis détruit en 1913.
Certes, le nombre d'habitants décroît lentement mais sûrement, face à l'exode rural (2083 en 1886, 1858 en 1911, soit moins qu'à la Révolution), mais il reste suffisamment élevé pour motiver la création d'écoles de hameaux, à Luché et Thairé-le-Fagnoux, en plus des écoles du bourg. L'éloignement de ces hameaux par rapport au bourg est un autre argument plaidant en faveur de ces créations. L'église, quand à elle, est remaniée en 1898-1899. L'activité artisanale et commerciale se développe dans le bourg et dans les hameaux. Cafés, auberges, artisans de toutes les professions, et magasins fleurissent, en plus de la halle, reconstruite dès 1867. On compte aussi quatre sociétés de panification (dans le bourg, à Choupeau, Luché et Thairé-le-Fagnoux), autres témoins du mouvement coopératiste. Dans l'entre deux guerres, l'électricité fait son apparition. La sociabilité est assurée par des associations comme la Société musicale ou l'Union sportive, sans que l'on trouve dans ce domaine les mêmes querelles politico-religieuses que dans les communes voisines.
Déclin et renouveau après 1945
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Louis Doreau, charron à Luché, fait partie du réseau de résistance Honneur et Patrie, démantelé en septembre 1943. Dans la nuit du 15 au 16 juillet 1943, il participe à la réception d'armes parachutées près de la Pichonnière. Aujourd'hui, une place à Luché porte son nom en sa mémoire. En 1944-1945, Saint-Jean-de-Liversay fait partie du no man's land de la Poche de La Rochelle et sa population est évacuée. Le 1er mars 1945, des combats survenus entre Saint-Jean-de-Liversay et Saint-Sauveur-d'Aunis mettent aux prises la 11e compagnie du 114e régiment d'infanterie de FFI, et l'on déplore trois morts dont les noms sont rappelés sur le monument aux morts.
Au sortir de la guerre, la commune se reconstruit, les ouvrages des marais sont remis en état. Dès 1958, un projet de remembrement des terres agricoles est élaboré. Il accompagnera la modernisation de l'agriculture, désormais presque exclusivement tournée vers les céréales, alors que l'élevage est résiduel et la vigne désormais inexistante. Même si le nombre d'habitants continue à diminuer (il tombe à 1300 en 1968), toujours en raison de l'exode rural, des projets d'aménagement différés avant la guerre sont mis en oeuvre, comme la construction du groupe scolaire en 1954 ou l'agrandissement de l'école de Luché en 1959. La salle des fêtes aussi est réaménagée, jouxtant la mairie (ancien presbytère avant la Révolution) achetée dès 1923. En 1959 également, le bureau de poste est installé dans l'ancienne école des garçons. On a auparavant envisagé de l'établir dans la halle dont l'usage commercial est tombé en désuétude. Car, si dans les années 1950 on compte encore une cinquantaine de commerçants et d'artisans dans le bourg, en plus de ceux, tout aussi nombreux, dans les hameaux, cette activité décline ensuite à partir des années 1970.
Pourtant, le nombre d'habitants repart à la hausse à partir de 1982 et pour la première fois depuis 1876, avec 1508 habitants ! Cette augmentation s'accélère dans les années 2000, renouant avec les chiffres du milieu du 19e siècle : 2163 habitants en 2006, 2891 en 2017, soit une hausse de 25 % en dix ans. Traduisant cela, le groupe scolaire est agrandi en 1997 et 2010, et des équipements sportifs viennent s'y ajouter au nord du bourg. Avec ses lotissements construits en périphérie du bourg notamment, et son coût de l'immobilier encore attractif, Saint-Jean-de-Liversay fait partie du bassin de population de La Rochelle qui attire de plus en plus de personnes travaillant dans l'agglomération rochelaise et résidant à l'intérieur des terres.
Si ces préoccupations portent le regard ailleurs et ne s'accompagnent pas, par exemple, d'une revitalisation commerciale du bourg, la commune n'en conserve pas moins un atout environnemental et touristique majeur avec ses 6,5 kilomètres de rives sur la Sèvre Niortaise, concernées par plusieurs dispositifs de protection comme Natura 2000 ou les zones ZICO et ZNIEFF 1, mais aussi par un projet autoroutier (A831) dans les années 2000. Dès 1996, un projet de base nautique est envisagé à la Marnerie, toutefois sans suite. Dans les années 2010, à la suite de la tempête Xynthia qui a frappé la région, une réflexion est menée sur les constructions qui se sont multipliées, de façon parfois anarchique, sur les berges du fleuve. Certaines font l'objet d'un programme de préemption et de démolition.
Description
La commune de Saint-Jean-de-Liversay se situe sur la rive gauche de la Sèvre Niortaise. Elle est délimitée au nord par le fleuve (qui la sépare des communes vendéennes de L'Île-d'Elle et Vix), à l'ouest par la commune de Marans, au sud par celles de Nuaillé-d'Aunis, Saint-Sauveur-d'Aunis et Ferrières, à l'est par Saint-Cyr-du-Doret et Taugon. Son vaste territoire, d'une superficie de 42,40 kilomètres carrés, ne présente toutefois que 3,75 kilomètres de rives (en ligne droite) le long de la Sèvre Niortaise (un chiffre qui monte cependant à 6,5 kilomètres en suivant les méandres du fleuve). Le territoire communal s'étire en fait jusqu'à 10 kilomètres à l'intérieur des terres, pour seulement 5 kilomètres de large environ.
Saint-Jean-de-Liversay est en fait la seule commune riveraine de la Sèvre Niortaise à comprendre non pas une ancienne île ou presqu'île du golfe des Pictons, mais une véritable portion du plateau calcaire d'Aunis. Au sud, aux confins de Nuaillé-d'Aunis et Saint-Sauveur-d'Aunis, ce vaste plateau agricole culmine à 38 mètres d'altitude, à la butte des Moindreaux. Il s'abaisse ensuite rapidement en direction des hameaux de Sourdon, Luché et Normandie. Etablis sur ses bordures, ceux-ci surplombent des marais inondables, cantonnés, à l'ouest, derrière la digue de Santenay. Le bourg lui-même s'est développé au milieu du plateau qui, ici, ne présente plus qu'une dizaine de mètres d'altitude. Au nord-est, le hameau de Choupeau est lui aussi situé à la limite entre plateau et marais, tout comme les différentes fermes isolées qui s'égrainent sur ou tout autour du plateau (l'Angle Giraud, la Grande et la Petite Porcheresse, Bel-Air, Fombrune, la Goronnière...). Au terme d'une vaste plaine agricole à peine vallonnée, le hameau de Thairé-le-Fagnoux est le dernier établi sur les terres hautes, à l'extrémité d'une courte presqu'île. Une autre presqu'île prend naissance à l'ouest du plateau, près de la Pichonnière ; c'est sur elle qu'est établie la ville de Marans.
Tout autour de ce plateau, au nord de la digue de Santenay, d'une part, et du hameau de Choupeau, d'autre part, les marais ont été desséchés au 17e siècle. D'une altitude de 2 voire 3 mètres, lls présentent là aussi un paysage agricole très ouvert, sillonné toutefois de fossés et de canaux secondaires imperceptibles à l'horizon. Ce réseau converge vers le canal de la Banche qui transperce d'est en ouest le tiers nord de la commune pour acheminer l'eau collectée vers l'ouest, vers la mer. Ce principal canal évacuateur traverse les terres hautes (ou banche, qui lui a donné son nom) juste au sud de Thairé-le-Fagnoux. Les marais desséchés se poursuivent au nord du canal de la Banche, en direction de Cigogne d'une part, de la Marnerie et de l'Ormeau d'autre part. La longue digue qui prend appui sur l'îlot de Cigogne et sur la presqu'île de Thairé-le-Fagnoux, pour continuer ensuite vers le nord et serpenter parallèlement aux méandres de la Sèvre Niortaise, protège ces marais desséchés de l'inondation.
Au-delà, les marais mouillés en bordure immédiate du fleuve sont, eux, directement soumis à ce risque. Aujourd'hui exploités en larges parcelles, ils sont encore entrecoupés de quelques fossés, haies et routes d'eau, la principale étant celle qui relie la Sèvre à Thairé-le-Fagnoux. La Sèvre Niortaise, le long de laquelle s'égrainent maisons et anciennes fermes, depuis l'Anneroy jusqu'à l'Eperon, observe quelques contours. Les principaux sont celui de la Carpe, qui forme une île avec le canal de redressement de Digolet, et celui de Burgane qui fait face à l'île de Charrouin.
Informations complémentaires
Présentation de l'étude
L’inventaire du patrimoine de la vallée de la Sèvre Niortaise a concerné Saint-Jean-de-Liversay de novembre 2018 à mars 2019, puis de mars à juillet 2020. Ont été étudiés : d’une part, tous les éléments du patrimoine présents dans une zone d’un kilomètre à partir du fleuve, étendue jusqu'au canal de la Banche et y compris le hameau de Thairé-le-Fagnoux, ainsi que dans le bourg ; d’autre part, les éléments les plus marquants et représentatifs du patrimoine relevés sur le reste du territoire communal, notamment dans les hameaux de Choupeau, Luché, Sourdon et Normandie. L’enquête a ainsi permis d’identifier 274 éléments. Le tout est illustré par 1176 images. Parmi tous ces éléments, certains, relevés à des fins essentiellement statistiques, font l'objet d'un dossier documentaire minimum (repérés de niveau 1). D'autres, retenus pour leur intérêt ou leur représentativité, donnent lieu à un dossier documentaire plus constitué (repérés de niveau 2). D'autres enfin, particulièrement intéressants et documentés pour l'histoire ou l'histoire de l'art, sont étudiés de manière plus poussée dans des dossiers documentaires plus étoffés.
Type de dossier |
Dossier d'aire d'étude, communal |
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Référence du dossier |
IA17000206 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. Mailles Dominique Sacré René |
Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2019 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
Citer ce contenu |
Présentation de la commune de Saint-Jean-de-Liversay (les bords de Sèvre), Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/f8d6595f-669b-466b-b3f9-9bda2551fa3c |
Titre courant |
Présentation de la commune de Saint-Jean-de-Liversay (les bords de Sèvre) |
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